L’écrin du vignoble : la géographie, sculptrice de caractère
La géographie n’est jamais neutre lorsqu’il s’agit de la vigne. Le vignoble, qu’il plonge ses racines dans les coteaux pentus de Bellet ou s’étale sur la calcaire brûlante des collines méditerranéennes, est d’abord l’enfant de son sol, de son relief et de son climat. À Nice, la singularité commence : le vignoble de Bellet s’étend entre 200 et 400 mètres d’altitude, sur des pentes qui font face à la Méditerranée. Ces terrasses argilo-siliceuses, uniques en France, offrent un drainage naturel, forçant la vigne à puiser la moindre goutte d’eau et concentrant ainsi chaque rayon de soleil dans les baies.
La proximité de la mer, source d’humidité, tempère les ardeurs du soleil et atténue les gelées. À peine dix kilomètres plus haut, l’influence alpine ramène sa fraîcheur dès la tombée du soir – un contraste diurne/nocturne qui favorise une lente maturation du raisin, synonyme d’équilibre entre sucre et acidité. Cette dualité, Mer-Alpes, confère aux vins locaux leur tension, leur fraîcheur, ce “nerf” que tant de dégustateurs recherchent.
- Altitude : Entre 200 et 400 m pour la plupart des vignes de Bellet (source : CIVN – Comité Interprofessionnel du Vin de Nice).
- Exposition : Majoritairement sud et sud-ouest, maximisant l’ensoleillement, avec en moyenne 2 700 heures de soleil par an à Nice (source : Météo France).
- Mosaïque de sols : Mélange de galets roulés, de poudingue, d’argiles rouges et de sables gris, rareté géologique qui impacte la minéralité des vins.
Dans les Alpes-Maritimes, le relief n’est pas seulement un spectacle : il est une barrière protectrice contre les vents, un refuge contre les maladies, mais il impose aussi la main de l’homme. Ici, tout est terrasses, murets, travail manuel. La vigne épouse la terre, dessinant un paysage vivant, façonné par les générations.