La mobilisation locale face à l’érosion du patrimoine viticole
Des familles et des vignerons engagés
Beaucoup de domaines actuels sont le fruit de la ténacité de familles qui refusent de céder à la flambée des prix fonciers. Certains comme le Château de Bellet, le Domaine de Toasc ou le Domaine de la Source ont fait le choix, coûteux mais assumé, de poursuivre la production, parfois au prix de la diversification (œnotourisme, réceptions, production d’huiles d’olive...).
L’engagement se traduit aussi par des pratiques culturales respectueuses (agriculture biologique, certifications), pour valoriser durablement des vignes souvent centenaires.
Des outils réglementaires pour défendre la vigne
- Les PLU (plans locaux d’urbanisme) désignent les secteurs viticoles de Bellet en « zones agricoles protégées », interdisant la construction sur ces parcelles classées (voir documents d’urbanisme de Nice Métropole).
- L’appellation AOC impose un cahier des charges strict : les parcelles ne peuvent conserver le label qu’à condition de maintenir la vocation viticole.
- La mobilisation collective du Syndicat des Vins de Bellet, créé en 1948, a pesé dans les arbitrages locaux, obtenant le reclassement de plusieurs zones menacées en secteur non constructible.
La désignation de Bellet comme site classé en 1993 (« site remarquable du goût », Ministère de l’environnement) apporte une reconnaissance supplémentaire et un rempart législatif solide contre l'artificialisation.
L’arrivée de nouveaux acteurs bientôt décisive ?
Depuis une quinzaine d’années, de nouveaux profils de vignerons – souvent néo-ruraux issus d’autres régions ou de milieux artistiques – investissent Bellet, y voyant un espace rare pour produire des vins d’auteur et donner un nouveau souffle au vignoble. Leur créativité, ainsi que la diversification de l’offre œnotouristique (ateliers, balades vigneronnes, visites patrimoniales), participent à la reconnaissance et au maintien du vignoble face à la tentation de la vente foncière.