Crises et mutations : Bellet face aux aléas de l’Histoire (XVIIe-XIXe siècles)
Victime de la convoitise de nombreux potentats et du jeu complexe entre la France et la Savoie, le Comté de Nice, et avec lui le vignoble de Bellet, connaît plusieurs séismes historiques :
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Invasions françaises à la fin du XVIIe, épidémies et crises économiques abaissent drastiquement la production.
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Durant la Révolution et l’Empire, les terres religieuses, souvent parmi les plus fertiles, sont morcelées, ce qui redistribue la propriété mais freine parfois le maintien de la tradition qualitative.
En 1793, la France annexe le Comté de Nice, causant de nouvelles tensions sociales.
La grande secousse du XIXe siècle reste le passage du phylloxéra. Introduit en Provence en 1864, ce parasite dévaste aussi Bellet, dont la superficie, d’environ 250 hectares en 1850, chute brutalement à moins de 50 hectares à la fin du siècle (Source : Marie-Thérèse Verdet, Bellet, le vignoble secret du Comté de Nice, 1998). Certains cépages autochtones disparaissent, dont la Folle Noire manque d’être éradiquée.
À la Belle Époque, la relance se fait discrète mais passionnée. Quelques familles d’industriels et d’érudits (notamment Joseph Gastaud et la lignée du château Crémat) décident de replanter et de restructurer les collines, posant les fondations du Bellet moderne.